La laque est une matière qui en séchant forme un
revêtement solide, résistant aux intempéries.
La laque naturelle est un latex extrait de divers
arbustes de la famille des Térébinthacées,
différents selon les régions :
L’arbre Sumac Rhus vernicufera en Chine et le
Toxicodendron succedaneum au Vietnam.
La laque prend ses racines en Chine il y a plus de
trois mille ans, et sa technique s'est développée
ensuite dans toute l'Asie du Sud-est.
Sous la dynastie Han, du III siècle av. J.C. au III
siècle après, elle fut d'abord utilisée pour
protéger les armes, puis les objets ménagers et
enfin les meubles.
La résine
On prélève la résine, un peu
comme on le fait avec le latex sur les hévéas, par
des entailles à la base du tronc sur lequel sont
fixés de petits bols en bambou. La sève du laquier a
une très forte qualité adhésive et un brillant
magnifique.
La sève résineuse récoltée doit être utilisée dès
qu'elle a été purifiée, colorée ou nature. Elle
sèche en formant un film insoluble et sans pore.
La laque
naturelle s'utilise par application de couches très
minces ; la qualité de la laque est déterminée par
le nombre de couches. Certains objets peuvent
recevoir jusqu’à dix huit couches.
Réalisation d’un laqué
La réalisation d’un
laqué est très longue et s’étale sur
plusieurs mois. Pour la description de la
fabrication nous exposons présentement la
réalisation d’un tableau ; mais le mode de
réalisation est le même pour les autres objets.
Sur toute la surface du panneau à laquer, on
applique une couche de colle chimique avant d’y
appliquer une première couche de peinture laquée
noire. Après séchage complet on ajoute une couche de
laque noire plus concentrée. Le
panneau sera ensuite recouvert d’une toile tendue
(soie, gaze chirurgicale ou toile de moustiquaire).
Sont alors étalées, à l’aide d’une sorte de petite
truelle, six couches de laques noires mélangées à de
l’arsenic et de la poudre de pierre sur la surface
vue du futur tableau (deux couches seulement au
verso).
Après ce premier travail on laisse bien sécher par
aération et non par chaleur artificielle ; à noter
que la laque à la propriété de sécher et de
durcir dans une atmosphère naturellement chaude et
humide (propice donc en climat tropical humide).
Ensuite est pratiquée l’opération dite polissage
mouillé du panneau en maintenant celui-ci toujours
mouillé par aspersion continue d’eau tout en le
frottant au moyen de papier de verre et du « nang
mùc » (os de seiche). Cette opération est à répéter
jusqu’à ce que le panneau soit poli et brillant.
C’est sans aucun doute le travail le plus pénible et
le plus ingrat à effectuer. voir nos
tableaux laqués et
objets laqués.
A côté d’une production d’objets
et de meubles aux décors traditionnels, les laqueurs
vietnamiens réalisent maintenant des décors plus
modernes ; ces laques sont en constante évolution.
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